«D'emblée, ces évidences : la génération spontanée n'existe pas. Ni en
criminologie, ni en en biologie. De ce fait, les Kouachi, Coulibaly
& co ne tombent pas du ciel et forcément, les tragédies type Charlie
hebdo et Hyper-casher ont une genèse. Et faute de remonter aux
origines, aux racines d'un événement tragique, un risque majeur existe
qu'il réitère, puisqu'incompris.
L'autopsie de cette tragédie est d'autant plus cruciale qu'une
opportune et émotive "unité nationale" fait qu'il n'y aura pas de
commission d'enquête parlementaire sur le sujet précis des attaques du
début janvier 2015, ayant pourtant coûté la vie à 17 personnes.
Cette autopsie, c'est donc un criminologue qui l'entreprend - à juste
titre car, on le verra, l'enchainement qui débute en 2012 à Toulouse et
Montauban avec Mohamed Merah, et s'achève (pour l'instant) dans la
région parisienne avec les Kouachi et Coulibaly, est clairement
criminel.
Car voici la commune caractéristique de Merah, Nemmouche, du"Bilal"
de Joué-les-Tours, des Kouachi et de Coulibaly, plus essentielle encore
que leur dérive salafiste-terroriste : tous sont des bandits endurcis.
Non de "petits délinquants" comme le dit gentiment la presse, mais des
criminels au sens judiciaire (malfaiteurs dont les infractions relèvent
de la Cour d'assises) et d'abord l'initial et prototype des autres,
Mohamed Merah, braqueur en série, 18 condamnations au casier judiciaire à
sa mort. Idem pour Coulibaly au "lourd passé de braqueur", dit
Libération. Les autres ne valent pas mieux.
Or au delà même du profil des terroristes, ces tragédies n'adviennent
pas par hasard. Il y a toujours un climat, une ambiance. Dans la France
de 2015, ce climat est celui d'une dégradation de la sécurité publique.
Aujourd'hui, les criminels et parmi eux, les bombes humaines
ré-islamisées à la Kouachi-Coulibaly n'ont plus peur de la police - bien
moins encore, de la justice. Ils se sentent à l'aise pour agir. Ils
flairent l'enivrant fumet de l'impunité.
Commençons donc par regarder la France criminelle d'aujourd'hui, d'où
proviennent tous les vrais terroristes ayant vraiment tué de 2012 à
2015.
• Dans la France de 2015, les armes de guerre abondent
Un exemple, parmi d'autres. Fin 2014 à Créteil, un automobiliste
échappe à un contrôle routier, blessant au passage deux policiers avec
son véhicule. Au logis de ce petit dealer local, on trouve un
pistolet-mitrailleur Uzi, deux pistolets automatiques 9mm, un Colt 357
magnum et des munitions en abondance. On comprend avec quelle aisance
les gangsters-jihadis Kouachi-Coulibaly vont acquérir de mortelles armes
de guerre auprès du premier "collègue" venu.
• "Vivre ensemble", mais criminalité étrangère
Nous abreuvant du "vivre ensemble", l'effusion médiatique élude - et
ceci est un élément objectif de l'autopsie en cours - que tous les vrais
terroristes ayant vraiment tué de 2012 à 2015, sont indéniablement
issus de l'immigration, et que, de 2008 à 2013 :
- 33% d'étrangers en plus, ont été mis en cause pour toutes les infractions non routières commises sur la sol français,
- + 60% pour les atteintes aux biens (vols, etc.), par des étrangers, sur les mêmes années.
Si bien entendu, on ajoutait à ces données les citoyens français
récemment issus de l'immigration, la proportion des infractions commises
en France par des étrangers d'origine, licites ou clandestins, serait
écrasante, pour la criminalité "des rues", agressions, vols à main
armée, cambriolages, vols divers, etc.
• Une criminalité "stable" ? C'est faux
Le ministère de l'Intérieur et les médias et agences proches disent
que la "délinquance" est stable en France. Or c'est faux. La France des
cités hors-contrôle et quartiers dangereux est bien plutôt prise dans
une spirale criminelle - et là se trouvent le terreau et les repaires du
jihadisme à la Merah & co. C'est dans ces "ghettos" qu'ils
s'enhardissent et pas en Syrie ; là qu'ils s'aguerrissent et non en Irak
; là qu'ils se procurent des armes de guerre et non au Yémen.
Ainsi, quelle est la réalité criminelle de cette France dangereuse ?
Dès 2011, Stéphane Gatignon, maire Europe-Ecologie Les Verts de
Sevran (93), décrivait (Le Monde 12/04/2011), des "affrontements
violents entre bandes criminelles rivales... Nous vivons dans un état
d'exception avec des bandes qui se tirent dessus pour le marché de la
drogue". C'est dans de telles zones de guerre banlieusardes que les
Merah & co apprennent à tirer et à cibler la police ; qu'ils
acquièrent, pour de futurs attentats, le "calme des vieilles troupes".
Dans cette France dangereuse (en "zone police", urbanisée), les
séquestrations criminelles - accompagnées, de tortures, sévices et
autres "actes de barbarie" - ont bondi de 33% en 2014. Or accomplir et
gérer un enlèvement est une opération complexe, organisée. C'est déjà du
proto-terrorisme - voir Ilan Halimi et la récente affaire de Créteil où
une famille était attaquée à domicile car "Les Juifs, ça met pas
l'argent à la banque".
Dans cette France dangereuse, s'agissant des faits de violence "la
barre du demi-million de faits par an est franchie en mai 2014" (+ de
500 000 cas connus). Les "règlements de comptes entre malfaiteurs"
bondissant, eux, de + 20% de juin 2013 à mai 2014. Pire encore (8e
enquête de victimation de l'ONDRP, décembre 2014) les vols avec violence
visant les femmes (arrachages de sacs, agression aux distributeurs de
billets, vols de portables...) explosent de + 28%.
Dans cette France dangereuse, les professionnels sont toujours plus
victimes de sévices et d'agressions (dernières données disponibles, fin
2013) :
Médecins : + 15 %
Policiers : + 5,6 %
Gendarmes : + 17 %
Pompiers en exercice : + 27 %
Douaniers : + 55 %
Pour les agents de transports (conducteurs de bus, etc.), on atteint "un record en 2013".
Souvent, les urgentistes visitant de nuit les cités hors-contrôle
sont roués de coups et dépouillés. En décembre 2014 dans le Val de
Marne, un médecin "venu secourir une vieille dame", subit sa 4e
agression en deux ans.
Comment les Kouachi-Coulibaly & co financent-ils leurs voyages,
leur terrorisme ? De discrets donateurs de la péninsule arabe les
inondent-ils de pétrodollars ? Non : leur argent provient de
cambriolages et de braquages. Qu'en est-il aujourd'hui de ces deux types
d'infractions ?
En juin 2014, la Fédération française des sociétés d'assurances
signale une "explosion du nombre des cambriolages depuis 2008" : + 50 % !
Indéniable, leur analyse repose sur 38 millions de contrats Multi
Risque Habitation.
Autre type d'agression permettant d'aguerrir de jeunes malfaiteurs :
les vols à la portière, sorte de micro-opération commando. Dans la seule
Seine Saint-Denis, on en recense "un millier, entre le 1e janvier et le
20 décembre 2014".
Le pire maintenant : les "Vols à main armée", familièrement dits "braquages", car au delà du crime même, ils constituent de longue date, de l'Italie des Brigades rouges à l'Ulster de l'Ira en passant par l'ETA basque, l'entraînement-roi des commandos terroristes en formation. Double bénéfice ! Car en prime, ça permet de financer la cause.
Le pire maintenant : les "Vols à main armée", familièrement dits "braquages", car au delà du crime même, ils constituent de longue date, de l'Italie des Brigades rouges à l'Ulster de l'Ira en passant par l'ETA basque, l'entraînement-roi des commandos terroristes en formation. Double bénéfice ! Car en prime, ça permet de financer la cause.
Bien entendu, il s'agit de "braquages de proximité", sans grands
risques, plutôt que d'attaquer des banques, chambres fortes, etc. Tous
les tueurs de 2012 à 2015, Merah, Nemmouche, "Bilal", les Kouachi,
Coulibaly sont passés par cette cruciale case "braquage". Sans
l'expérience alors acquise, leur passage à l'acte terroriste devenait
problématique - voire impossible.
Qu'en est-il de ces braquages de proximité dans la France
d'aujourd'hui ? Le ministère de l'Intérieur dit qu'ils baissent - une
affirmation ni sérieuse, ni crédible. Les outils scientifiques offerts
par la criminologie permettent à l'auteur d'affirmer qu'au contraire,
ces braquages sont plus nombreux, plus violents et touchent des cibles
plus diverses que par le passé.
Ajoutons que le braquage est indéniable, car forcément repéré de
divers côtés : police ou gendarmerie locales, mairies, médias locaux,
assurances, syndicats professionnels ou de salariés, etc. Donc, en
matière de vols à mains armées, pas de "chiffre noir" (différence entre
l'infraction vécue et l'infraction connue).
Qu'en est-il donc de ces authentiques "centres d'apprentissages" pour bandits et terroristes ?
Qu'en est-il donc de ces authentiques "centres d'apprentissages" pour bandits et terroristes ?
Prenons d'abord les médias tu terrain. Les lire systématiquement (ce
que nous faisons) révèle que les braquages persistent sur des cibles
"classiques" : stations-services, pharmacies, supérettes et commerces
(boulangeries, jouets, articles de sport...), bar-tabacs, restauration
rapide, etc. Chacune de ces attaques rapporte quelques centaines
d'euros, guère plus. En outre, toujours plus de camions sont braqués
(fret, cigarettes, colis, cosmétiques, informatique, etc.).
Or désormais, de nouvelles cibles sont touchées : rien qu'en novembre
et décembre 2014, des braquages ont visé (un ou plusieurs) :
poissonnerie, salon de coiffure, grossiste en volailles, caserne de
pompiers (!), mercerie, camion à pizza, jardinerie, caviste, cinéma,
centre de thalassothérapie et le plus beau... Le Tribunal de Grande
Instance de Nancy !! - au passage, une preuve flagrante du respect
qu'inspire aux racailles la justice façon Taubira.
Et les professionnels ? Que constatent les magistrats, policiers et
gendarmes de terrain ? L'auteur en compte beaucoup dans ses anciens
étudiants (trente ans entre l'Institut de criminologie et le département
MCC...). Tous confirment ce qu'écrit l'un d'eux, début 2015 : "Les
braquages de proximité se multiplient au préjudice des supérettes,
bureaux de poste, pharmacies et autres boulangeries, c'est
incontestable. Dans mon ressort, pas une semaine sans un ou plusieurs
faits de ce type".
Deux points importants maintenant : toujours plus, ces braquages de
proximité sont violents et toujours plus, ils adviennent en série, voire
par rafales.
• Les braquages violents
Là aussi, les témoignages abondent. Les recueillir demande juste de
savoir lire. Novembre et décembre 2014, toujours : "Uckange, braquage
d'une rare violence... Commerçants "braqués à domicile et violemment
frappés"... A Margnac-sur-Touvre "Le braqueur frappe le vendeuse à coups
de pieds et de poing"... A Issy-les-Moulineaux, un distributeur de
billets attaqué à l'explosif "A 8h30 du matin, quand la fréquentation
des lieux est intense"... Les bandits "ont lancé le véhicule en feu sur
l'atelier"... Lyon "Braquage à la kalachnikov dans une rue pleine de
monde"... Metz "Commerçant blessé par balles lors d'un braquage"... A
Courcelles-les-Lens "la caissière est gravement blessées par balles".
Ainsi de suite, parmi cent cas traumatisants. A l'œuvre bien sûr, des
voyous - demain, des émules de Kouachi-Coulibaly ?
• Les braquages en série
L'énumération est incessante : Lyon "Le supermarché Aldi est braqué
une nouvelle fois (la 4e depuis 2012)... "Les vols à main armée se
multiplient en Seine-Maritime"... Val-de-Marne "Une soirée, trois
braquages"... Angers "La série des braquages de boulangerie continue"...
Fouquière-les-Lens "Enième braquage chez Aldi (un autre)... Toulouse
"Cinq vols à main armée en cinq jours"... Le responsable sécurité des
Carrefour de Nantes et sa région "Le nombre de VMA constatés dans nos
magasins a doublé sur l'an dernier"... Presqu'île de Guérande "La vague
de braquages ne faiblit pas"... Marseille "trois braquages en une
nuit"... Second braquage récent à la Poste de Compiègne, dans une
boulangerie et un tabac de Torcy. Nantes-Rézé "Tous les débits de tabac y
ont eu droit"... Antibes-Vallauris "Braquages en série"... Saint
Nazaire "Rythme inquiétant... Le 14e braquage depuis le début de
l'année"... Essonne "deux commerces braqués coup sur coup"... Ainsi de
suite, par dizaines de cas, chaque semaine.
• Des braqueurs toujours plus jeunes
"Essonne, RER D "six ados de quinze ans interpellés pour un vol
violent"... Région toulousaine "trois ados braqueurs de 12, 15 et 16
ans". 12 ans, vous avez bien lu. Les chouchous Mme Taubira, "victimes de
l'exclusion et du racisme" à ne surtout pas contrarier - dans les
faits, de potentiels émules de Kouachi-Coulibaly après dérive dans
l'islam fanatique.
D'où provient alors la baisse de 15% des braquages annoncée par
l'Intérieur et ses séides ? De subtiles manipulations sur la
qualification pénale des faits. Le journal local constate un braquage,
car c'en est un, mais ensuite, le "vol avec arme" ou "vol en réunion"
s'édulcore en "vol avec violence". Le crime devient un délit. Niveau
justice, le braquage arrive au Parquet, selon sa "nature d'affaire"
(NATAF). Mais au sortir du Parquet, "maquillage" aidant, la "nature
d'infraction" (NATIF) gomme le braquage. A quel rythme ce bonneteau
judiciaire opère-t-il ? Assez, en fin de compte, pour que baissent
statistiquement des crimes qui en fait, augmentent.[...]»
Ler na totalidade...
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