quinta-feira, 19 de março de 2015

Pétrole à bas prix, le bonheur des uns…

«Les effets économiques et géopolitiques tous azimuts et en cascade du baril à 50 dollars

Pétrole

Cela est connu, le pétrole représente un des marqueurs mondiaux les plus importants qui influe tant la situation géopolitique que la croissance économique, les deux étant d’ailleurs souvent imbriqués.

Alors qu’il dépassait durablement les 100 dollars américains il y a un an, le prix du baril est actuellement inférieur à 50 dollars, c’est-à-dire à peu près à son niveau de 2009, lorsque l’on était au cœur de la crise financière mondiale.

Bouffée d’oxygène en Occident


Cette dégringolade, qui semble appelée à se maintenir tout au long de 2015, offre indiscutablement une formidable bouffée d’oxygène aux économies occidentales, que l’on peut estimer à un peu plus d’un demi-point de croissance du PIB. Plus énergivore que ne le sont les Européens, l’Amérique enregistre naturellement le surcroît de croissance le plus élevé qu’attestent les statistiques actuelles sur la reprise économique outre-Atlantique. L’Europe n’est pas oubliée pour autant, puisqu’une grande partie des faisceaux de reprise que l’on évoque proviennent moins des effets de réformes structurelles qui se font toujours attendre – c’est notamment le cas en France – que de cette dynamisation bienvenue de l’activité issue de la chute des cours pétroliers.

Pour les consommateurs, cette dernière se traduit par des effets positifs (baisse du prix à la pompe, etc.), ce qui joue favorablement sur les indicateurs de confiance et d’optimisme, clés en matière de politique économique.

Déstabilisation des pays exportateurs


Bien sûr, la contrepartie de cet effet favorable pour les pays importateurs se trouve dans les difficultés nouvelles ou accentuées des pays qui puisent l’essentiel de leurs ressources budgétaires et en devises dans leurs exportations pétrolières. Les cas de la Russie ou encore de l’Iran sont bien connus et ont déjà été débattus dans ces colonnes. Mais ils ne sont pas les seuls à souffrir de la chute de cours.
“Plus énergivore que ne le sont les Européens, l’Amérique enregistre naturellement le surcroît de croissance le plus élevé qu’attestent les statistiques actuelles sur la reprise économique outre-Atlantique”

Mêmes si moins au cœur de l’actualité mondiale, bien d’autres pays sont aussi concernés. C’est le cas par exemple du Venezuela qui, avec un pétrole à un peu moins de 50 dollars le baril, fait face à un déficit budgétaire structurel devenu incontrôlable, qui se traduit, aujourd’hui, par une inflation galopante (supérieure à 60 %), des pénuries touchant tous les produits de base, un effondrement du bolivar et, au final, des tensions sociales et politiques inédites poussant le pays peu à peu vers une situation insurrectionnelle.

Guerre des milices djihadistes


Pétrole toujours, cette fois-ci au cœur de la guerre djihadiste, puisque les combats pour la maîtrise des champs pétroliers en Syrie et en Irak déterminent en grande partie la capacité de Daech à poursuivre son effort de conquête au cœur du monde mésopotamien. Les combats actuels dans le golfe de Syrte, en Libye, où se trouvent 70 % des réserves du pays, s’interprètent aussi par la guerre ouverte que se mènent, par milices et groupements djihado-terroristes interposés, les deux gouvernements libyens, ceux de Tripoli et de Tobrouk. Aucun ne voulant que l’autre ne contrôle ces réserves qui lui donneraient un avantage sans nom dans ce combat pour la légitimité dans la Libye post-Kadhafi.

Répit optimiste


Une note de satisfaction et une autre d’optimisme. C’est en prétextant les prix particulièrement bas du pétrole que Barak Obama a justifié le veto qu’il a mis fin février à la construction de ce projet d’oléoduc gigantesque baptisé Keystone XL, devant relier États-Unis et Canada et dont l’impact environnemental potentiel faisait question. Optimisme aussi car peut-être l’étranglement budgétaire actuel que subit l’Iran en raison de la chute des cours pétroliers conduira son président réformiste à plus de conciliation dans la résolution de la question nucléaire avec les Occidentaux. Réponse dans quelques jours…»

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