terça-feira, 16 de dezembro de 2014

Commun : essai sur la révolution au 21e siècle

 
 «Le capitalisme, qui tend à privatiser tout ce qui est nécessaire à la vie humaine – ressources naturelles, savoirs, gènes, etc. – afin d’en tirer profit, peut-il encore être contenu ? Pierre Dardot, philosophe, et Christian Laval, sociologue, observent la montée en puissance de pratiques collectives le mettant en échec. Parfois anciennes, parfois nouvelles, elles gèrent un bien, social, économique, culturel, environnemental, sans faire appel ni à la propriété privée, ni au marché, ni à l’État et à ses services publics. Exemples : la gestion de l’irrigation par des agriculteurs, telle que l’étudia en son temps l’économiste Elinor Ostrom, ou encore l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Cependant P. Dardot et C. Laval mettent en garde contre une lutte anticapitaliste qui se contenterait d’imposer par le droit l’inaliénabilité de tel ou tel bien. Il ne suffit pas, par exemple, de refuser la privatisation de la gestion de l’eau et de s’en remettre au service public : il faut inventer une gestion de l’eau vraiment démocratique par ses producteurs et ses consommateurs, car seule celle-ci se révélera irréversible. Le « commun » à instituer est donc une institution au sens sociologique du terme. 
Les auteurs consacrent l’essentiel de leur démonstration à enfoncer ce clou unique : le commun du 21e siècle ne doit pas être pensé de manière juridique et étatique, mais de manière sociologique, dynamique et sociétale. Ils rejoignent ainsi les conceptions conseillistes, autogestionnaires, anarchistes du 19e et du 20e siècle, et s’opposent comme elles à l’idée d’un droit ou d’un État capable d’incarner le bien commun de la société. Cependant, leur conception « néoconseilliste » ignore les contraintes de temps et de motivation de chacun d’entre nous, fort différentes selon les individus. Ainsi, vu le nombre de biens qui représentent – dans le cadre de la division locale, nationale et mondiale du travail – les ingrédients 
de notre bonheur, il paraît illusoire de participer 
à tout ce qui nous concerne. Il nous faudra donc déléguer, avec les risques que cela comporte. Or P. Dardot et C. Laval font mine de croire qu’à terme, on pourrait gérer toutes les activités humaines comme 
des réunions de copropriétaires. 
Le temps et l’énergie 
nous manqueront 
sans doute. 
Par ailleurs, la révolution « par le bas » qu’ils appellent de leurs vœux pour le 21e siècle ne peut guère espérer triompher si l’État ou les organisations internationales lui font obstacle. Il est vrai 
que la conquête de 
ces pouvoirs-là par les partisans de la « révolution du 21e siècle » paraît sans doute si peu probable aux auteurs qu’ils préfèrent éluder le sujet.[...]»

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