Face à la grande dépression dans laquelle l’Europe semble durablement
installée, et au risque d’un triple dip, les politiques ne semblent pas en mesure de créer les mécanismes adéquats pour en sortir.
«Les deux propositions qui ressortent du consensus actuel sur
l’Europe, l’anémie de l’économie européenne, d’une part, et la crise de
l'euro est dernière nous, d’autre part, apparaissent comme étant de plus
en plus contradictoires. Certes, l’économie européenne ne va pas bien.
Selon les dernières estimations du FMI, la croissance économique dans la
zone euro sera inférieure à 1% en 2014. Le “réflexe du prévisionniste”
est de prévoir une bonne année quand l’annonce courante est mauvaise et
le FMI ne déroge pas à ce travers avec une prévision d’amélioration en
2015 de la croissance économique de la zone euro à 1.3%. Mais il y a une
forte probabilité que la croissance ne soit pas plus forte en 2015
qu’en 2014 en Europe tant que les taux d’intérêt de long terme, même
très bas (1.8%), sont supérieurs à la croissance potentielle (1.3%), en
moyenne.
Si elle se prolongeait trop longtemps, cette langueur de l’économie
européenne mettrait en péril l’existence même de l'euro. Il y a deux
ans, la zone euro n’était pas préparée pour une crise financière, mais a
réussi à la surmonter en créant des mécanismes appropriés,
essentiellement sur le plan monétaire. Aujourd’hui face à la grande
dépression dans laquelle l’Europe semble durablement installée, et au
risque d’un triple dip, les responsables politiques ne semblent pas en
mesure de créer les mécanismes adéquats pour en sortir.
“ il y a une forte probabilité que la
croissance ne soit pas plus forte en 2015 qu’en 2014 en Europe tant que
les taux d’intérêt de long terme, même très bas (1.8%), sont supérieurs à
la croissance potentielle (1.3%), en moyenne”
Mais ce ne sont plus les investisseurs institutionnels qui sont
susceptibles de mettre l'euro en péril, mais les opinions publiques et
les électeurs, qui voteraient de plus en plus pour une nouvelle
génération de dirigeants politiques plus souverainistes, que ce soit en
France, en Italie, en Grèce, ou au Portugal. L’importance de cette
dissidence est appelée à croître au fur et à mesure que l’austérité
fiscale et budgétaire se prolonge.
Celle-ci est nécessaire mais à condition qu’elle s’accompagne de
réformes de structure, la politique monétaire montrant ses limites. Et
ce ne sont pas les 10 Mds € du programme d’investissement de l’Allemagne
qui peuvent changer la donne (0.1% du PIB européen). La question que se
posent de plus en plus d’Européens est de savoir à partir de quel
moment il serait rationnel pour leurs pays de quitter la zone euro.[...]»
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