quarta-feira, 24 de dezembro de 2014

Feliz Natal e Bom 2015


Pourquoi les pauvres votent-ils contre leurs intérêts ?

 Consultez le sommaire du magazine Dans la tête de l'électeur
 « Si l’on aide les plus pauvres, alors c’est moi qui vais me retrouver tout en bas »  : selon des chercheurs américains, la « peur de la dernière place » 
expliquerait l’opposition des citoyens modestes aux politiques de redistribution.

Depuis au moins une décennie, la politique américaine se caractérise par un double paradoxe : bien que les inégalités et la pauvreté augmentent, la politique fiscale n’a jamais autant favorisé les plus riches. Et le Parti républicain, la force politique derrière ces réductions d’impôts, a bénéficié d’un soutien populaire considérable.

Garder son statut 
d’« avant-dernier »
 
Deux économistes ont récemment proposé une explication insolite à ce paradoxe (1). Les raisons que l’on avance habituellement pour expliquer cette tendance à voter contre son propre intérêt économique sont, selon Ilyana Kuziemko (Princeton) et Michael I. Norton (Harvard), insatisfaisantes. Une perspective marxiste insisterait sur l’hégémonie idéologique de la classe dominante et la « fausse conscience » des classes populaires. Ceux qui s’inspirent de Thorstein Veblen privilégient plutôt la disposition des classes populaires à imiter la « classe de loisir », notamment sa « consommation ostentatoire », plutôt que de s’identifier à leurs semblables. D’autres encore expliquent que les clivages ethniques et raciaux peuvent fausser la solidarité entre les membres objectifs d’une classe sociale. Enfin, beaucoup d’Américains évoquent spontanément le mythe « Horatio Alger », ce romancier populaire dont les livres racontent invariablement l’épopée d’un jeune homme d’origine populaire qui obtient la fortune par son travail et sa ténacité : les classes moyennes et populaires soutiendraient les baisses d’impôts pour les plus riches parce qu’ils parient sur la possibilité que ces impôts pourraient un jour les concerner. I. Kuziemko et M.I. Norton avancent cependant une explication tout autre. Selon eux, les hommes sont motivés moins par un désir de réussir que par une crainte d’échouer complètement. Nos économistes baptisent ce phénomène la « peur de la dernière place » (« last place aversion »). Selon leur modèle, l’utilité économique n’est pas simplement déterminée par une volonté d’accumuler les richesses, mais par son positionnement relatif vis-à-vis d’autrui. Nous considérons la grandeur de notre maison non pas comme une valeur absolue, mais en la comparant à celles de nos voisins. Autrement dit, des phénomènes psychologiques tels que la honte et la gêne, qui se révéleraient aussi importants que le seul intérêt matériel.


Les deux économistes prétendent que le caractère déterminant de la peur de la dernière place augmente à mesure que le revenu diminue et que cette dernière place se fait plus proche.


À cette aune, si ceux qui se trouvent dans la tranche salariale légèrement au-dessus de la tranche la plus basse sont portés à voter contre leur intérêt économique (celui-ci étant compris comme simple désir d’augmenter son revenu), c’est parce que des politiques de redistribution risqueraient de donner un coup de pouce aux plus infortunés qu’eux. La redistribution, en somme, menace leur statut d’« avant-derniers ». I. Kuziemko et M.I. Norton montrent très clairement que ces considérations se révèlent déterminantes, par exemple, dans les attitudes envers le salaire minimum. Selon leurs recherches (2), ce sont précisément les Américains qui gagnent entre 7,26 et 8,25 dollars par heure – soit un peu plus que le salaire minimum actuel (7,25 dollars) – qui sont les plus susceptibles de s’opposer à ce que le salaire minimum augmente.


Pour prouver leur thèse, I. Kuziemko et M.I. Norton ont fait une expérience en forme de jeu. Chaque joueur s’est arbitrairement accordé un « revenu », échelonné selon une différence constante (1,75, 2, 2,25 dollars, etc.). À chaque tour, les joueurs doivent faire un choix. Ils peuvent soit opter pour une augmentation certaine de leur salaire de l’ordre de 25 cents, soit participer à une loterie qui leur donne 75 % de chance d’augmenter leur salaire de un dollar (soit quatre fois plus que l’augmentation « normale »)…, mais 25 % de chances de voir leur salaire diminuer de 2 dollars. Si tous les joueurs choisissent l’augmentation garantie, les plus pauvres resteront les plus pauvres, même si leurs salaires augmentent régulièrement. Pour pouvoir se déplacer vers le haut dans la distribution salariale, les plus pauvres doivent risquer la loterie – et, bien entendu, s’en sortir vainqueurs.


Sortir de la honte 
d’être dernier


Il s’avère que les individus les plus susceptibles de tenter leur chance à la loterie sont les derniers et les avant-derniers de la distribution salariale. Les derniers ne se contentent pas, en somme, de gagner davantage (ceux que leur offre l’augmentation garantie), ils aspirent à sortir de la honte d’être les derniers. Les avant-derniers, eux, jugeant (avec raison) que les derniers risqueront la loterie pour tenter d’améliorer leur sort, doivent également prendre un risque pour ne pas se trouver dépassés et donc relégués en dernière position. Les individus placés plus haut dans la distribution salariale choisissent très majoritairement l’augmentation certaine de 25 cents, preuve, selon les chercheurs, que les joueurs sont motivés moins par une envie de monter dans la distribution salariale que par la peur de se retrouver tout en bas.


Ce modèle n’explique pas à lui seul, selon I. Kuziemko et M.I. Norton, les raisons pour lesquelles des populations à moyen ou bas revenu votent contre leurs intérêts économiques. Ils évoquent aussi le fait que les Américains évaluent mal la réalité des inégalités actuelles, estimant en moyenne la part de la richesse détenue par les 20 % des Américains les plus riches à 59 %, quand en réalité elle est de 85 %. À l’inverse, ils surestiment largement leurs chances de mobilité sociale ascendante.
[...]»

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El ABC que nos deja el 2014

«A lo largo de este año múltiples acontecimientos, noticias y eventos han puesto de manifiesto diversos problemas o realidades, que nos impulsan a reflexionar sobre el momento que vivimos en nuestro devenir histórico. La necesidad de reflexionar acerca de lo sucedido, no es más que una apuesta proyectiva; que pretende brindar luces, al menos, para los venideros 365 días.

Reflexion

Fuera de hacer una extensa revisión de lo sucedido, cada hecho social lleva implícito características comunes que podemos englobarlas en palabras claves de análisis. De esta forma, se puede construir un abecedario que guíe la reflexión o comprensión de las tendencias o eventos que estén por venir, desde la mirada de lo ocurrido.

Accountability

Más allá de brindar un amplio recorrido del acontecer noticioso del 2014, hay palabras que destacan y ameritan mención especial, porque nos ofrecen un panorama del ABC que nos deja este año: 

Auditoria / Accountability

Al hablar de auditoría suele referirse a un tema fiscal, contable o presupuestario. Pero al mismo tiempo, está de fondo el término inglés accountability o rendición de cuenta. Dicho de otra forma, esta letra “A” nos deja una palabra que muestra poblaciones, grupos, individuos o ciudadanos más conscientes de dónde se encuentran “parados” y comienzan a delimitar sus acciones en pro de identificar responsables y exigir respuestas o acciones concretas. 

La necesidad de transparencia por parte de las instituciones públicas o privadas estuvo presente en diversos acontecimientos. Los ciudadanos reclaman aún más no sólo por una justa administración pública o privada, sino que exigen cada vez más instituciones ajustados a ellos: los casos de corrupción en España y México, los estudiantes asesinados en la nación Azteca, el impacto del Mundial de Fútbol en Brasil, los movimientos sociales ocurridos en Ucrania y Venezuela o las acciones de calle por temas ecológicos, anti-discriminatorios / anti-racismo / pro-educativos ocurridas en Chile y Estados Unidos, son algunos ejemplos de la desconfianza de poblaciones, sectores, minorías o mayorías en las formas institucionales establecidas para solventar los problemas comunes.

Banalidad

Al hablar de banalidad se hace referencia a lo superficial, transitorio, momentáneo o instantáneo. Esta letra “B” nos deja una palabra que refleja más nunca el mensaje de fondo de la célebre frase Warhol: todos podemos ser famosos. Lo que quizá no pensó Andy, fue que hoy día muchos necesitarían ser famosos, especialmente los hijos de la Sociedad Red o la llamada Generación Y.

Banalidad

El vínculo y la interconexión que nos ofrece Internet han puesto de manifiesto la sociedad solitaria e individualista en la cual vivimos. Todos nos hemos dado cuenta que cualquier puede ser famoso y la vía para lograrlo son las Redes Sociales. Las modas no sólo son impuestas por las celebridades, sino por la gente común y corriente que apuesta a la generación de contenidos en el mundo digital.  YouTube sigue ofreciendo ejemplos de ello: basta con mirar los canales con mayor cantidad de suscriptores y el éxito de PewDiePie[1]. Instagram se catapultó como la red de los jóvenes al brindar un espacio para darse a conocer y ser ellos mismos, y junto con el selfie, son las formas de generación de contenido idóneas para alcanzar la celebridad. La farándula, la prensa amarillista y los reality shows, siguen alimentando la fantasía individual del éxito público. A fin de cuentas, hace falta que Kim Kardashian “rompa Internet” con su sesión de fotos para hacer sentir que todo es posible.

Control

El control remite a las diversas expresiones que apuntan a la toma de decisiones, proyectos objetivos, límites, sistemas de vigilancia o formas de establecer parámetros que posibilitan la autodeterminación de poblaciones, mayorías o minorías. Esta letra “C” nos deja una palabra que constata el punto de inflexión o stop de todas las actuales prácticas sociales, económicas, políticas y culturales en donde se cuestiona al status quo o el orden establecido busca mantenerse a sí mismo.

Control

Dejar en claro hasta dónde llegar o hasta dónde está permitido, nos remonta a la vieja discusión liberal del siglo XIX acerca de los derechos inalienables del individuo-ciudadano. Hoy día los movimientos sociales y culturales siguen izando esa bandera, pero enfocados cada vez más a los derechos de minorías: igualdad de género, diversidad, sexual, religiosa y cultural, autodeterminación política, políticas públicas dirigidas a la salud pública y ecología. Aunque la diversidad cada vez más es aceptada, el que cada quién puede ser quién sea, genera problemas colectivos que acarrean forma de vigilancia y control evidenciados en los sucesos de Wikileak, Vatileak, Celebritygate, el caso Snowden, hasta llegar a los movimientos islámicos extremistas como ISIS. En última instancia, el control pone en evidencia las diversas crisis que existen en los diversos planos sociales, económicos, culturales, políticos y tecnológicos/comunicacionales a lo largo y ancho del planeta.[...]»

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terça-feira, 23 de dezembro de 2014

El Facebook como sentimiento de pertenencia social

«Este texto permite abordar una arista acerca de cómo las relaciones entabladas en este espacio se convirtieron en un modo de aceptación y reflejo real de la sociedad.
El avance tecnológico propio de este tiempo moderno ha culminado con una nueva forma de relación social, en la que miles de usuarios interactúan entre sí mediante una relación irreal. Hay, más aún en la mayoría de los jóvenes, un sentido de pertenencia y adaptación a una moda e inclusión que producen, representan y reproducen mediante el uso de la red.
Facebook-fans
Más del 50% de los encuestados revisa su perfil virtual más de cinco veces por día y la totalidad afirma utilizar la red para chatear y subir fotos. La pérdida de la interacción del ser social basado en una materialidad corporal ha quedado en  segundo plano, estas nuevas relaciones se sustentan en un  espacio virtual que pocas veces llegan a ser concretas. Para explicar mejor esta idea es preciso detenerse en cómo el vínculo virtual se profundiza y se trasciende a sí mismo con una particularidad propia: el botón del ‘me gusta’ y las relaciones de amistad.
Bret Taylor, exdirector de tecnología de Facebook y creador el botón ‘Me gusta’ en la red social, ha explicado: “La razón por la que lanzamos el botón fue, en primer lugar, porque la gente quería apreciar algo, pero no tenía nada que decir”.
Se calcula que por día se dan 4.5 millones de ‘likes’, además cabe decir que más del 60% de los encuestados utiliza esta herramienta mayormente en las publicaciones fotográficas. He aquí el tema central y victorioso de la red social, el culto a la imagen individual que queda al descubierto en la popularidad de cuantas aceptaciones disfrazadas de “me gusta”  tenga esa figura. Además de propiciar un vínculo aparente mediante una charla escrita,  los usuarios se preocupan por mostrar su lado más agradable. El 15% de ellos utiliza una imagen que no se ajusta a la real, editan y alteran sus publicaciones aparentando virtudes como la belleza y la inteligencia para recibir más aceptaciones.
Los adolescentes, mayor cantidad de usuarios de Facebook, que se ocupan por estas cuestiones se deprimen con frecuencia al no alcanzar las aceptaciones esperadas. Es así como el culto a la imagen del espacio tácito se vuelve real asumiendo como verdaderas todas sus premisas en cuanto a la aprobación de un concepto basado en la imagen y personalidad que se reproducen en el espacio cibernético, en el que todo lo que se muestra es tomado como algo real.
Lo mismo ocurre con las solicitudes de amistad que representan en la vida real la popularidad que se ve reflejada por la lista de amigos.  Cabe decir que la mayoría de los jóvenes puede tener hasta más de mil amigos virtuales con los que no interactúa en su realidad cotidiana, al contrario el mundo adulto y sus relaciones no aparecen en ese espacio virtual. Lo mismo ocurre con las relaciones amorosas y profesionales que necesitan de un sustento virtual que no refleja necesariamente la realidad de cada participante.[...]»

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La protección internacional en Europa y España


«De sobra es conocido que el fin de la Segunda Guerra Mundial marcó un antes y un después en el orden mundial. A día de hoy conviene especialmente recordar uno de los cambios fundamentales que se pusieron en marcha entonces: el desarrollo de un marco legal e institucional para la protección del individuo en el plano internacional. Este impulso buscaba cerrar una de las etapas más trágicas de la historia de la humanidad y evitar la repetición de las atrocidades de la guerra total, el genocidio, o los abusos de regímenes totalitarios. En la década que siguió al año 1945, decenas de instrumentos jurídicos fueron adoptados, conformando lo que hoy conocemos como Derecho internacional de los Derechos Humanos; también se consolidó y extendió el Derecho internacional Humanitario; se sentaron las bases para perseguir el genocidio y, en el caso que nos ocupa, se reguló el estatus de las personas refugiadas, uno de los instrumentos fundamentales de la protección internacional.
La Convención de Ginebra sobre el Estatuto de los Refugiados (1951) se fundamenta en la idea de que los gobiernos son responsables de la seguridad de sus ciudadanos. Pero los gobiernos en ocasiones se erigen en perseguidores de sus ciudadanos, o carecen de la voluntad o la capacidad de protegerles, amenazando sus derechos fundamentales a la vida y la integridad física. La Convención codifica, para los países firmantes, la obligación de proveer protección y una serie de derechos básicos a estas personas, tales como el acceso a la educación básica o el sistema judicial, o el acceso a la vivienda y el trabajo al mismo nivel, al menos, que los residentes extranjeros. Por supuesto, siempre que se justifique su estatus de refugiado.
  
¿Qué personas pueden recibir este estatus? Quienes tienen un miedo fundado de ser perseguidas por motivos de raza, religión, nacionalidad, pertenencia a determinado grupo social u opiniones políticas y que no puedan acogerse a la protección de su país (o no quieran a causa de ese miedo fundado). Personas como Mohamed, un cristiano ortodoxo que se vio obligado a huir del conflicto en Siria, junto con su familia, al ocupar los rebeldes su pueblo y tras negarse a combatir en sus filas. También personas como Tafari, ciudadano de Eritrea, uno de los regímenes más cerrados y represivos en la actualidad, perteneciente a un grupo religioso minoritario e ilegal y que además desertó del servicio militar, obligatorio en su país por tiempo indefinido [1]. También, por ejemplo, quienes por su orientación sexual sufren una persecución extrema en países como Camerún.
Pero las políticas de asilo tienen costes evidentes. Como consecuencia de esto, la figura del asilo ha venido cuestionándose, especialmente entre los países desarrollados (que reciben menos de 1/5 de la población refugiada mundial), desde la década de los 1970s, cuando las fronteras de estos países comenzaron a cerrarse. Cuando llegaron los conflictos de los 1990s los países europeos desarrollaron programas alternativos de “protección temporal” para acomodar estos flujos masivos, con menores garantías y con discrecionalidad a la hora de retirar dicha protección. La Unión Europea se empeña además en llevar de la mano las políticas de inmigración y asilo, como si éstas fueran de alguna manera equivalentes. Y con el blindaje de sus fronteras, a través de FRONTEX entre otros mecanismos, la lucha contra la inmigración irregular está dificultando de manera extrema el acceso a Europa de personas necesitadas de protección internacional, quienes se encuentran también entre las miles de personas (más de 2.500 este año) que están perdiendo la vida en el Mediterráneo. Así las cosas, de los más de 3 millones de refugiados sirios en la actualidad, tan sólo 100.000 han sido acogidos en la UE.
España firmó la Convención de Ginebra y su Protocolo de 1967 en el año 1978, como parte de su proceso de normalización democrática. Las cifras de asilo en España han sido y siguen siendo, no obstante, extremadamente bajas en relación al peso y la capacidad del país en el entorno europeo y en el mundo. En número de solicitudes por millón de habitantes, España está en el puesto 24 en la UE y en el puesto 36 entre los 44 países más industrializados. Y sin embargo, el nivel de concesiones está por debajo de la media europea (en torno al 20%).[2]

Gráfico 1. Solicitudes de asilo en Europa. 5 países principales (2009-2013) y España
Fuente: ACNUR, Asylum Trends 2013 
Gráfico 2. Evolución de solicitudes de protección internacional en España
Fuente: CEAR, La situación de las personas refugiadas en España 2014 
Gráfico 3. Resoluciones favorables y denegaciones en España, 2013
Fuente: Eurostat

Erigida, además, en gendarme de la Frontera sur de Europa, España juega un papel fundamental en su blindaje. Con la nueva Ley de Asilo desapareció la posibilidad de pedir asilo por vía diplomática, a través de las embajadas. De manera que una persona con necesidad de protección internacional sólo puede pedir asilo en España una vez que accede al territorio. Este acceso se complica si se requiere de visado, habitualmente fuera del alcance de los desplazados por su contexto y circunstancias, obligando a estas personas a entrar en el país por medios irregulares. Resulta ilustrativo que, en contra del espíritu de la Convención, las autoridades españolas respondieron al éxodo sirio en 2011 imponiendo la exigencia de visado de tránsito para las personas de este país. De manera aún más grave, en los últimos años se han convertido en habituales las expulsiones colectivas desde territorio español, contraviniendo el principio de no devolución (non-refoulement) al enviarlas a lugares (habitualmente Marruecos) donde pueden sufrir torturas y tratos inhumanos o degradantes. El gobierno español pretende ahora, además, legalizar la figura de estas expulsiones en frontera, en contra no sólo de múltiples tratados internacionales, sino también de la propia legislación española (Ley de Extranjería).
Gráfico 4.  Nuevas solicitudes de asilo de personas de nacionalidad siria en Europa (abril 2011-mayo 2014) 
Fuente: ACNUR, Syrian Refugees in Europe: What Europe Can Do to Ensure Protection and Solidarity, 11 July 2014, disponible en: http://www.refworld.org/docid/53b69f574.html
De no ser expulsados sin mediar palabra y de forma violenta, los solicitantes de asilo que llegan a nuestra frontera, ya sea en Ceuta y Melilla o en los aeropuertos, se enfrentan a un proceso expeditivo en el que sus solicitudes pueden ser denegadas en un plazo de 7 días (un plazo más que improbable para ofrecer las necesarias garantías)[3]. Muchas personas no solicitan asilo de manera inicial por falta de información, de intérpretes y de asistencia jurídica especializada. Esto mismo es utilizado como justificación para inadmitir a trámite solicitudes realizadas en territorio o en los CIES, poniendo en duda de manera sistemática la buena fe de los solicitantes. En el caso de Ceuta y Melilla, si la solicitud es admitida a trámite, se les prohíbe el acceso a la península mientras esperan la resolución, que viene alargándose años (en oposición a los 7 días del procedimiento de frontera).[4] Finalmente, aunque la nueva Ley de Asilo fue aprobada en 2009, cinco años después todavía no se ha aprobado su reglamento, necesario para garantizar los derechos y eliminar discrecionalidades en el proceso.[...]»

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segunda-feira, 22 de dezembro de 2014

À quand remontent nos premiers souvenirs ?

 Consultez le sommaire du magazine Les clés de la mémoire
 «Les bébés développent très tôt une mémoire qui leur permet de reconnaître
 des sons ou des personnes proches. Toutefois, les souvenirs 
ont du mal à s’inscrire durablement avant l’âge de 3 ans. Pourquoi ?

Les premiers épisodes de vie dont nous nous souvenons datent en général de l’école maternelle. De l’époque d’avant, il persiste parfois de simples images difficiles à dater. Ce phénomène nommé « amnésie infantile » préoccupe depuis fort longtemps les psychologues de tous bords. Si, pour Sigmund Freud, ce voile noir sur nos premières années de vie permettait surtout de dissimuler une sexualité qualifiée de débridée chez le petit enfant, les chercheurs évoquent désormais la maturation tardive des fonctions cognitives.

Lorsque le bébé vient au monde et qu’on lui présente une musique qu’il a entendue dans le ventre de sa mère, il réagit plus fortement que lorsqu’on lui fait écouter des sons qu’il ne connaît pas. Dès la naissance, le bébé a donc déjà une forme de mémoire de reconnaissance. Très vite, il développe la mémoire procédurale, le « savoir comment », qui consiste à se rappeler des gestes utiles pour réussir un jeu ou apprendre à marcher. À partir de 8 ou 9 mois, l’enfant peut aller chercher des œufs de Pâques dans le jardin. Il a donc en mémoire une représentation de ce qui l’attend. Autour de 2 ans, il développe le langage, donc une mémoire des mots et de la syntaxe. Puis, il acquiert des savoirs sur le monde et développe sa mémoire dite sémantique. L’enfant n’a de cesse de questionner son entourage. Par ce biais, il accumule de nombreuses connaissances en peu de temps. Néanmoins, la mémoire autobiographique, celle qui concerne les événements dans lesquels il est personnellement impliqué peine à se mettre en place. Jusqu’à 3 ans, les petits ont du mal à conserver des souvenirs d’événements vécus, même s’il s’agit de faits marquants, comme la naissance d’un frère ou d’une sœur ou d’un anniversaire.



Des souvenirs flous devenant progressivement plus solides


Une des raisons principales de la fragilité des premiers souvenirs tient au fait de l’immaturité du système nerveux central du petit enfant. Celle-ci rend aléatoire les connexions neuronales assurant la stabilité de la trace mnésique. Car pour qu’un souvenir persiste, il doit être perceptible et racontable : l’enfant doit être en mesure d’adopter un point de vue extérieur à la situation qui lui permette d’en saisir le sens. Or, ces compétences ne se mettent en place que très progressivement. C’est seulement à 2 ans que l’enfant commence à développer une représentation de soi. Les tout premiers souvenirs rapportés semblent d’ailleurs correspondre à cette période où l’enfant commence à se percevoir comme un être unique. Pour le psychologue Patrick Perret, « ce n’est que lorsque cette représentation explicite de soi est pleinement constituée que l’enfant est en mesure d’organiser sa mémoire des événements dont il a fait personnellement l’expérience (1) ». 

Le souvenir doit aussi être racontable, ce qui suppose, d’un côté, l’acquisition du langage, de l’autre, la possibilité de le partager avec d’autres. Le langage se développe à peu près en même temps que la conscience de soi, c’est-à-dire aux alentours des 2 ans, les compétences sociales un peu plus tard, essentiellement à partir de l’entrée à l’école maternelle. La mémoire autobiographique apparaît au fur et à mesure que l’enfant apprend à investir le langage pour relater ses expériences. C’est en racontant aux autres ce qui lui arrive que la trace mnésique du souvenir va se consolider afin de persister parfois jusqu’aux dernières années de la vie. Jusqu’à l’âge de 3 ans, les enfants ont besoin de se remettre dans le même contexte, de retrouver des objets ou personnes présents à l’époque pour se rappeler un événement. Puis avec les années, ils apprennent à mémoriser de plus en plus vite avec de plus en plus de détails. Ils peuvent alors se remémorer des souvenirs indépendamment du contexte dans lequel ils se trouvent.


Les petits oublient


Pour la psychologue américaine Patricia Bauer, qui a mené une enquête récente sur le sujet (2), l’amnésie infantile s’explique aussi par un phénomène d’oubli fréquent chez les enfants jusqu’à l’âge de 7 ans. Comme évoqué plus haut, les premiers souvenirs rapportés par des adultes se situent en général aux alentours de 3 ans et demi. Or, en demandant à des enfants de 5 ans de se souvenir de leurs premiers faits et gestes, la psychologue s’est aperçue que ceux-ci rapportent des souvenirs bien antérieurs. Ils arrivent à remonter jusqu’à la période des 18 mois. Seulement, ces premiers souvenirs souffrent d’imprécisions en ce qui concerne les personnes présentes, les lieux et les relations de causalité. Par conséquent, ces toutes premières images ont tendance à s’effacer avec l’âge. Lorsque l’on réinterroge les mêmes enfants aux alentours de 8 ou 9 ans, la plupart ont en effet oublié ces premiers souvenirs. Ils remontent moins loin dans le temps, mais leurs récits comportent plus de détails et sont mieux construits. Leurs souvenirs laissent donc une trace plus solide.
[...]»

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La Potencia de lo Social



«No deja de ser algo curioso que los sociólogos, y no deja de ser común en general entre cientistas sociales o la población común, tengan una visión más bien negativa del hecho social como tal: La vida social es siempre una limitación, y cuando se descubre que algo es producto de una convención social eso mismo es motivo para su crítica. Dado que lo social sería variable y no universal (o al menos, lo que hubiera de universal no se debe al hecho social sino a otras consideraciones, digamos determinismos biológicos o de otra especie) entonces no hay mayor valor en sí. Seremos Rousseaunianos y pensaremos que la sociedad sólo pone cadenas en las personas y por ello es negativo, o Hobbesianos y pensaremos que la sociedad pone cadenas y por ello es positiva.

El caso es que, al fin y al cabo, lo social es finalmente potencia (y no en vano ya van 30 años de teoría social indicando que las instituciones limitan y permiten, digamos Giddens decía eso en The Constitution of Society, del cual efectivamente se cumplen 30 años el 2014). Mas aún, es claro, y Edward O. Wilson ha tenido a bien recordarlo recientemente en The Social Conquest of Earth (2012) la vida social es una estrategia altamente exitosa a todo nivel en la biología.

Pensemos en el caso de la ciencia. Cuando los sociólogos dicen e insisten que la ciencia es una actividad social es, precisamente, para -al mismo tiempo- quitarle fuerza a ella: Eso implica que no es objetiva, que reproduce más bien la doxa de lo social. Ser objetivo y ser social serían atributos contrapuestos.

Pero eso, a decir verdad, no tiene el menor sentido. La ciencia es una actividad intensamente social y precisamente por eso es tremendamente eficaz y poderosa en producir conocimiento sobre el mundo (de hecho, no estoy diciendo nada nuevo, es la mitad de los argumentos finales de The Poverty of Historicism de Popper). La ciencia, claramente, es una actividad académica que requiere la participación de muchos -no es algo individual. Quién escribe papers no puede hacerlo sin referirse a la literatura existente sobre el tema, y construye sobre ella (para no hablar del hecho que tampoco se investiga sólo). Y cómo nos recuerda Ramos en El Ensamblaje de Ciencia y Sociedad (2012) he ahí la perspectiva de Luhmann, que no es sólo para decir que hay un teórico que basa su análisis de la ciencia en eso, sino que nos permite darnos cuenta que eso es lo que diferencia a la ciencia de otros elementos. El análisis de Bourdieu sobre campos es útil, pero se aplica igualmente a cualquier actividad social, la lógica del poder funciona de la misma forma, y el interés específico del campo lo identifica y diferencia pero no cambia su operación. Pero sí es algo que distingue a la ciencia el hecho básico de la constitución vía relaciones sociales (vía la referencia a otras investigaciones que es la cita y la revisión de literatura) del conocimiento.

La constitución de la República de las Letras a principios de la modernidad, la intensa correspondencia vía cartas de los científicos y posteriormente (y desde el inicio) la generación de revistas científicas son parte de las actividades que efectivamente permiten que la ciencia despegue en la Europa de los siglos XVII-XVIII. Otras civilizaciones contaron con estudiosos observadores de la realidad, personas con una mirada naturalizante del mundo, o con altas habilidades técnicas y alto rigor. Pero era la constitución de un sistema de comunicaciones lo que diferenció el surgimiento de la ciencia (e incluso la Astronomía, que al fin y al cabo, estaba ya constituida con anterioridad a ese despliegue, es también un lugar donde las comunicaciones para establecer hechos y observaciones ya se había desarrollado -necesito una comunidad para realizar todas las observaciones pertinentes).

La construcción de los datos es una actividad conjunta, y precisamente porque es conjunta es que funciona: Si cada investigador tuviera que partir de 0 y crear todos sus datos y material, claramente jamás se terminarían de constituir datos más o menos objetivos. Es la actividad social de múltiples científicos que trabajan a partir de lo que otros hacen lo que permite plantear que la alquimia no tenía sentido y la fuerza de gravedad no, que los dragones no existen pero sí animales con un solo cuerno, no es algo que fuera evidente al inicio de las investigaciones -donde antes de realizarlas toda posibilidad es efectivamente posible.

Si la ciencia tiene eficacia, y si permite conocer de alguna forma el mundo es precisamente porque es una de las actividades más sociales en existencia. En última instancia, sólo porque es social es que ha permitido la generación de conocimiento que supera con creces a lo que cualquier individuo puede producir o comprender. La vida social nos permite hacer cosas que simplemente no podemos hacer cada uno por su cuenta, nos permite hacer más cosas.[...]»

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História Dos Direitos Humanos




Via Oficina Sociológica

sexta-feira, 19 de dezembro de 2014

Laurie Laufer et Florence Rochefort (dir.), Qu’est-ce que le genre ?


 Qu'est-ce que le genre ?
 «1« Qu’est-ce que le genre ? », c’est en effet une question qui intrigue ; la notion même de genre suscite parfois des réactions violentes dans le grand public, comme on l’a vu cette année (2014) avec les manifestations contre le mariage pour tous et le programme dit « abcd » lancé par le Ministère de l’Education Nationale pour lutter contre les stéréotypes de genre. Ce livre collectif se présente d’emblée comme une mise au point par rapport à ces interrogations, qu’il s’agisse de la notion de genre, de cette prétendue « théorie du genre » brandie comme un épouvantail, et (surtout) de la réalité des études de genre dans leur variété d’objets et de résultats. Bénéficiant de l’apport des meilleur-e-s spécialistes, il vient donc à point nommé. Tout en gageant qu’il saura intéresser un public large, il saura aussi accrocher l’intérêt de lecteurs et de lectrices plus au fait de ces questions, notamment au vu la très grande variété des textes proposés. À côté de chapitres thématiques relativement classiques –le genre au prisme des neurosciences, de l’anthropologie ou de l’histoire, de l’école, du monde du travail ou du sport- dont les apports sont assez largement connus dans le milieu de la recherche, on trouve en effet dans l’ouvrage des présentations de perspectives plus pointues et/ou plus confidentielles, telles que genre et grammaire, genre et cinéma, genre et sexualité, genre et religion…

2Sans reprendre l’ensemble de ces éclairages dont la lecture est aisée et les références d’approfondissement abondantes, arrêtons-nous ici sur certains d’entre eux. Le texte « Ce que le genre doit à la grammaire » (écrit par Y. Chevalier et C. Planté) souligne la particularité de la langue française, qui contraint les locuteurs à afficher leur sexe quand ils et elles parlent et à un nombre incessant d’accords masculins ou féminins, avec qui plus est un masculin qui l’emporte sur le féminin. Dans d’autres langues, soit c’est plus le statut social des personnes qui s’affiche, soit l’on y prévoit des termes génériques, qui n’existent pas en Français, ce qui débouche dans notre langue sur un masculin considéré comme générique, contribuant à l’invisibilité des femmes. A travers une langue, et tout particulièrement à travers la langue française qui impose un classement binaire, nous est transmise « une sexualisation de notre vision du monde et de notre perception des choses à travers celle des mots qui les désignent » (p. 28). Ce texte ne discute guère pour autant cette norme du parler correct d’aujourd’hui qui promeut une sexuation systématique des noms, alors qu’au terme de ce chapitre, on se dit qu’elle renforce de fait l’obsession pour le genre que manifeste la langue française…

3Illustrant la très grande palette de thèmes abordés dans l’ouvrage, un chapitre rédigé par E. Peyre et J. Wiels s’intéresse à la manière dont au sein même des sciences dites dures, les représentations des femmes ont évolué : alors que jusqu’au seizième siècle, c’est le modèle d’un sexe unique qui domine –les femmes étant « seulement » un sexe imparfait, c’est-à-dire des hommes dont les organes sont « simplement » inversés-, apparaît, au seuil du dix-septième siècle, une conception différente qui s’élève contre cette représentation négative des femmes. On promeut alors un différentialisme qui se veut égalitaire, avant que se diffuse la thèse selon laquelle tout le corps est sexué, thèse qui ancre progressivement l’idée d’une nature féminine, de fait d’une infériorité féminine. Alors en plein essor, l’anthropologie se fait chiffrée et les chiffres accablent les femmes, avec en particulier les thèses de P. Broca qui conclut à l’infériorité intellectuelle des femmes au vu de la moindre taille de leur cerveau. Les sciences ont à l’évidence beaucoup évolué depuis, mais les auteures montrent que même la biologie cellulaire la plus en pointe incorpore un certain sexisme, les femmes restant le « sexe par défaut » (p. 65), dans un système qui doit rester binaire.

4Autre illustration de la variété des thèmes traités, les deux chapitres sur la sexualité et celui consacré à la psychanalyse, qui ouvrent des questionnements plutôt originaux. Ainsi, P. Molinier, à propos des rapports entre sexualité et travail, se demande s’il faut considérer la sexualité comme un travail, dès lors que prévaut la domination des hommes sur les femmes et l’hétérosexualité, et comment penser alors ce qu’on appelle la libération sexuelle… Au fil de ces chapitres très documentés, on trouve des présentations synthétiques de féministes américaines dites radicales comme G. Rubin, A. Dworkin ou C. Mac Kinnon, pas forcément très connues aujourd’hui, tandis que dans son chapitre, M. Bozon insiste plutôt sur les travaux empiriques conduits en France sur les pratiques sexuelles. Ces derniers convainquent que, plutôt qu’à un relâchement des normes, c’est à « une transformation du régime de normativité » (p. 177) à laquelle on assiste : chacun a à gérer sa sexualité de manière de plus en plus autonome, réflexive en s’aidant d’un flot croissant d’information. Cela ne signifie pas qu’on aille vers un régime plus égalitaire, tant les représentations qui cadrent les comportements sont emprunts de différentialisme et fournissent autant d’« injonctions à bien se comporter selon son sexe » (p. 183), tandis que, on l’a vu avec les mouvements contre le mariage entre homosexuels, l’idée qu’on puisse aller vers une moindre différentiation, voire une ressemblance, est perçue comme une menace. Alors que sur ce point, la psychanalyse et S. Freud au premier chef peuvent apparaître comme du côté de ceux qui s’accrochent à l’ordre établi, L. Laufer s’efforce de montrer que de fait Freud fut bien moins crispé qu’on a tendance à le croire sur des identités sexuelles bien définies ; n’affirmait-il pas (cité p. 207) qu’il convenait de « ne pas sous-estimer l’influence des organisations sociales qui acculent la femme à des situations passives » ? Ouverture soulignée, depuis, par Lacan, quand il affirme dans une interview (cité p. 212) : « Il y a des normes sociales faute de toute norme sexuelle, voilà ce que dit Freud », ce qui éclaire ex post la remarque de Rubin selon laquelle « la psychanalyse est une théorie du genre » (citée p. 209)…. Toujours est-il que ce regard apparaîtra original à qui a en tête cette défense de l’« ordre symbolique de la différence des sexes » (p. 222) promue par nombre de psychanalystes…

5Cet ouvrage foisonnant, avant tout académique, éclaire également des questions politiques d’actualité. C’est le cas, par exemple, de l’analyse fine faite par F. Rochefort à propos des positions des différentes églises sur le genre qui « opère une rupture avec une approche sacralisée de la différence des sexes » (p. 228) et « constitue sans conteste une nouvelle étape d’une sécularisation de la pensée » (p. 230). On comprend mieux alors les mouvements récents contre le « mariage pour tous » et les « abcd » à l’école, mouvements analysés spécifiquement, au fil de l’actualité récente dans le chapitre de R. Sénac intitulé « le contrat social à l’épreuve de l’offensive contre ladite « théorie du genre ». À la racine de ces résistances, il y a bien sûr cette hantise d’une possible dilution des différences, qui, elle, n’a rien de récent, et qui aurait pu, dans un nième chapitre d’un livre qui en compte déjà treize, faire l’objet d’une analyse spécifique du rapport de pouvoir entre hommes et femmes…[...]»

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Los zombis y la sociedad moderna

«Algunos pueblos se imaginan a sus muertos o a cierto número de ellos como ejércitos en combate. Entre los celtas de las Tierras Altas escocesas este ejército de muertos es designado con una palabra especial: sluagh. Esta palabra se traduce en inglés por “spirit-multitude” o “multitud de espíritus”. El ejército de espíritus vuela en grandes nubes de un lado para otro, como los estorninos sobre la faz de la tierra. […] Con sus infalibles flechas envenenadas matan los gatos, perros, ovejas y reses de los hombres. […] La palabra gairm significa “grito, llamada”, y sluagh-gairm era el grito de guerra de los muertos. Más tarde se convirtió en la palabra slogan: el nombre que recibe el grito de guerra de nuestras masas modernas deriva de los ejércitos de muertos de las Tierras Altas.
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Elias Canetti, Masa y poder
 Portada de The Walking Dead, por Art Baltazar (www.thewalkingdead.com)

Visto el éxito del que gozan los videojuegos, películas, novelas y series de televisión sobre muertos vivientes, cabe desde luego preguntarse por las razones que explican la extraña atracción que ejercen sobre nosotros esas hordas de cuerpos humanos en evidente estado de descomposición. Sin negar la capacidad de las técnicas publicitarias para determinar nuestros gustos, en este artículo nos gustaría sugerir que el “género zombi” también recoge y moldea en la ficción ciertos aspectos especialmente relevantes, y especialmente problemáticos, de la sociedad moderna, y los presenta ante el espectador de una forma que resulta más o menos catártica.

En ese sentido, resulta de enorme interés comenzar nuestra reflexión apuntando que existe una falla que separa claramente el zombi característico de la producción cultural moderna de su expresión tradicional. Esa falla se expresa en al menos dos puntos:

Por un lado, el zombi tradicional es un individuo, alguien con nombre y apellidos cuya muerte es puesta en duda cuando varias personas confirman haber visto al difunto vagar por las inmediaciones del lugar donde fue enterrado; por el contrario, el zombi moderno se presenta siempre en masa, carece totalmente de individualidad.

Por otro, el zombi tradicional es una figura mágico-esotérica, puesto que el término mismo proviene del vudú y por tanto conecta con las tradiciones nigrománticas, mientras que el zombi moderno es un producto (torcido) del desarrollo científico-tecnológico y de la lucha contra la enfermedad o la muerte.
Evidentemente el salto entre ambas expresiones no es repentino, sino que existen varios ejemplos de transición entre los cuales podríamos rescatar, por ejemplo, el monstruo de Frankestein, la novela de Mary Shelley. Sin embargo, donde esa evolución gradual se observa con especial claridad es en el relato de H.P. Lovecraft Herbert West: Reanimador, obra compuesta por seis capítulos autoconclusivos [1] (escritos entre Octubre de 1921 y Junio de 1922) que no dudaríamos en considerar la primera aparición del zombi moderno.

Lo significativo de este relato de Lovecraft es que en él mismo se opera la transición definitiva desde, digamos, el “modelo Shelley”, al zombi moderno plenamente constituido. En los primeros cuatro capítulos hallamos una estructura similar: el narrador, amigo y asistente del médico Herbert West, narra una serie de eventos cuyo clímax siempre es la reanimación exitosa, durante más o menos tiempo, de un cadáver. Las consecuencias de la reanimación del muerto son crecientemente violentas, y, como en Frankenstein, la posibilidad de una reanimación masiva flota en el ambiente. Una pequeña, pero en nuestra opinión sustantiva, innovación se introduce en el capítulo quinto, donde la acción se traslada al frente en la I Guerra Mundial. El giro definitivo, sin embargo, se produce en el último relato, donde por fin leemos que la secuela de los experimentos desarrollados en el capítulo anterior es la aparición de una legión de muertos vivientes, todos ellos militares caídos en el frente.
No debería extrañarnos que la masa de zombis surja, en la ficción de Lovecraft, de las secuelas de la I Guerra Mundial, puesto que en dicho acontecimiento se funden de forma espeluznante la política de masas y el desarrollo tecnológico, que son, como hemos visto, las dos notas características del zombi moderno. Vale especialmente la pena detenerse, además, en la interconexión entre guerra y masa, porque el empleo mismo del término “masa” dentro del vocabulario sociológico está estrechamente ligado con la modernización de la guerra (también en su dimensión tecnológica) que impulsa la Revolución Francesa:

Según la explicación proporcionada por Raymond Williams [2], el término masa (mass) designa originalmente un “agregado de materia” y está por tanto vinculado al desarrollo de la física, mientras que los grupos de personas que llevan a cabo una acción política son designados con términos como multitud o muchedumbre (multitude, mob). El giro comienza a producirse a finales del siglo XVII y principios del siglo XVIII, probablemente al albur de la Revolución Inglesa, ya que por primera vez encontramos expresiones como “la masa del pueblo”; sin embargo, el propio Williams subraya que el giro semántico no es definitivo hasta el estallido de la Revolución Francesa.

Significativamente, comprobamos que el uso de un término proveniente de la física (“masa”) se extiende al lenguaje político justo en el momento histórico en que grandes grupos de individuos están siendo organizados por el Estado con el objetivo de conformar ejércitos nacionales (la “leva en masa”) que después son puestos en combate como si fueran masas inertes chocando unas contra otras, desprovistas de cualquier iniciativa que no sea la de los generales [3].
En ese sentido queda claro que la masa, si bien puede aparecer después como sujeto de la acción política contestataria, es en primera instancia un producto de la acción del Estado como agente organizador de la población a la que somete [4]. La masa adquiere por tanto un carácter bifacético, ya que es herramienta del Estado moderno frente al Antiguo Régimen pero al mismo tiempo es una amenaza potencial a la reproducción de la dominación legal-racional del Estado. Sin embargo, más allá de esa apariencia bifacética, el término “masa” sugiere, dada su etimología físico-natural, la idea de que la multitud de hombres es objeto de medición, de cálculo, de control (mediante la técnica).

A la luz de estas reflexiones, por tanto, podríamos afirmar que la moderna horda de zombis es a la tríada ciencia-técnica-Estado lo que la masa incontrolable de escobas era al aprendiz de brujo. El “género zombi” interpela, por tanto, al temor a que el Estado (hermanado con la ciencia y con la técnica) pueda ser en último término quien desencadene la destrucción del orden social del cual forma parte, pero lo hace explicitando al máximo la vinculación de la masa con ciertos elementos inconscientes, “elloicos”, de la psicología individual [5]: una masa de zombis parece una pura expresión desenfrenada de deseo, y en el frecuente afán de los no-muertos por morder a los vivos y devorarlos se puede entrever, si uno recurre al psicoanálisis, un trasunto de los banquetes totémicos y, por tanto, del asesinato del padre primordial a manos de sus hijos [6].
Esta interpelación produce, evidentemente, una sensación ambivalente en el receptor (sea lector, jugador, o espectador), ya que por un lado la idea de dejarse atrapar por la masa puede ser atractiva, pero por otro lado sucumbir a ella implica la anulación de lo que uno es como individuo. Ese segundo polo está representado en la ficción por los protagonistas, que generalmente no contemplan la rendición como una opción tentadora sino que aparecen como individuos heroicos dispuestos a preservarse como tales, y que con frecuencia triunfan en su empeño.

Si la lectura psicoanalítica fuera la única posible, no tendríamos razones para poner reparos a la peculiar dialéctica del género, ya que nada hay de positivo en la realización última y total del deseo (que implica la muerte psíquica) o en la desaparición completa del individuo en el seno de la masa. Sin embargo, es evidente que no es eso exactamente lo que está en juego en estos productos culturales, que operan más bien como mecanismos de reproducción de la ideología dominante.[...]»

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La Chine, première puissance économique mondiale


 «Elle devance les États-Unis en termes de PIB en parité de pouvoir d'achat. Il lui reste néanmoins beaucoup à faire pour améliorer le revenu par habitant où elle n'occupe que la 89ème place.

C’est le FMI qui vient de le faire savoir : le PIB de la Chine se monte cette année à 17 632 milliards de dollars, devançant celui des États-Unis, à 17 416 milliards. L’année dernière, quand la Chine avait conquis la deuxième place dans ce même classement, on avait évidemment envisagé qu’elle ravirait un jour la première aux États-Unis. Mais cette perspective était fixée pour 2018, voire 2020. Et les choses se sont précipitées. La Chine, première puissance économique du monde, c’est maintenant.

Les autorités chinoises rappellent à l’occasion, comme elles l’avaient fait il y a un an, que cette statistique du FMI ne doit pas faire illusion. La Chine, répètent-elles, reste un pays en développement. Elle produit beaucoup de richesses. Mais son revenu par habitant est très modeste. Sur ce critère, elle n’est qu’à la 89e place dans le monde. Et d’ailleurs, la statistique du FMI est calculée en parité de pouvoir d’achat (PPA), c’est-à-dire en tenant compte de la différence des niveaux de vie. En termes de PIB nominal, les États-Unis sont loin devant la Chine : environ 17 500 milliards de dollars en 2014, contre 10 000 pour la Chine.

Pour le Chinois de la rue, cette première place est en revanche l’occasion d’une grande fierté. Il aimerait bien que ce résultat se manifeste davantage dans son salaire. Et, par rapport au passé, fût-ce un passé récent, il se manifeste. En 2000, le PIB américain était trois fois supérieur au chinois. Et depuis lors, les salaires ont bel et bien augmenté, en particulier dans les grandes villes, où le coût de la vie a aussi augmenté.

“Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour la Chine : resserrer la croissance du crédit, réduire ses surcapacités de production, maîtriser les budgets des gouvernements locaux”

Les dirigeants chinois eux-mêmes, s’ils affichent une certaine modestie, savent à quoi s’en tenir. Ils savent qu’un tournant est pris. Depuis 150 ans, les États-Unis étaient à la première place, et cette place dans l’économie mondiale n’est pas sans rapport avec celle qu’ils ont tenue sur la scène internationale. Ce sont les armes qui, en 1815, ont mis fin à la suprématie de la France en Europe. C’est l’économie qui a fait reculer la Grande-Bretagne derrière les États-Unis. Désormais, les États-Unis ne sont plus au sommet.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour la Chine : resserrer la croissance du crédit, réduire ses surcapacités de production, maîtriser les budgets des gouvernements locaux, et surtout, faire en sorte que la consommation intérieure prenne peu à peu le pas sur les exportations pour alimenter la croissance. Les responsables du pays savent tout cela.[...]»

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quinta-feira, 18 de dezembro de 2014

Michel Agier (dir.), Un monde de camps


 Un monde de camps
«1Saviez-vous que 6 millions de personnes, au moins, vivent aujourd’hui dans les 450 camps de réfugiés existants dans le monde ? Et que certains de ces camps ont été mis en place il y a plusieurs décennies déjà, comme celui de Chatila au Liban en 1949 ? L’ouvrage dirigé par Michel Agier, avec la collaboration de Claire Lecadet – tous les deux anthropologues –, livre ces informations dès les premières pages. Toutefois, il ne s’agit pas ici d’explorer uniquement les camps de réfugiés, mais de les prendre en compte, tout comme les camps de déplacés internes, les camps de rétention et les camps auto-établis1. En d’autres termes, il s’agit de saisir l’« encampement » du monde : « une des formes du gouvernement du monde, une manière de gérer l’indésirable » à l’échelle planétaire (p. 11).

  • 2 Cet ouvrage, comme le rappelle Michel Agier, a été conçu à partir des échanges réalisés dans le cad (...)
2Un monde de camps compte vingt-cinq monographies, dont les auteurs proviennent de différentes disciplines : anthropologie, sociologie, science politique, architecture et géographie2. Chaque contributeur traite d’un camp ou d’un groupe de camps spécifique. Le titre de chacune des monographies commence par le nom de celui-ci, suivi par celui du pays dans lequel il se trouve. Les auteurs non seulement exposent les résultats d’enquêtes de terrain mais s’efforcent également de restituer le contexte historique de formation et de transformation des camps. Cela découle d’une volonté explicite d’inclure et d’interroger le temps long de ces espaces, en s’opposant à la lecture « urgentiste » qui préside à leur conception. Par ailleurs, les textes sont accompagnés de plusieurs photos illustrant ces territoires ainsi que les populations qui les habitent. De même, un cahier central présente plusieurs cartes, dont une – particulièrement intéressante – expose un panorama de la localisation et de la taille des camps (« Un paysage global de camps »). Il est frappant de voir comment la plupart des « camps de réfugiés » se concentre dans des pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et d’Asie. À l’inverse, la très grande majorité des « camps de rétention administrative » se situe dans les pays de l’Union européenne et aux États-Unis.

  • 3 Il est possible de placer ce développement théorique dans la continuité de celui de : Michel Agier, (...)
3La cohérence théorique de l’ouvrage est donnée par Michel Agier dans l’introduction3. Selon lui, une « hypothèse anthropologique forte » relie et traverse l’ensemble des contributions : on serait en train d’assister à la formation d’un « “dispositif ” de lieux de confinement ». Ainsi, au lieu d’interroger séparément les différents sens qu’ont ces espaces, Agier propose de questionner plutôt « le sens qu’ils prennent en tant que forme globale, “solution” délocalisée qui s’impose aux situations locales de crise » (p. 19). Il développe dans cette perspective la catégorie idéal-typique de « forme-camp », ayant trois caractéristiques constitutives : l’extraterritorialité (le camp est un hors-lieu, souvent non identifié sur les cartes), l’exception (le camp est soumis à une autre loi que celle de l’État dans lequel il se trouve) et l’exclusion (le camp est la forme sensible d’une altérité). L’auteur indique que les habitants des camps sont soumis – à des degrés divers – aux trois contraintes évoquées, qu’ils doivent affronter ou contourner.

4Cet ouvrage est pensé comme un projet d’ « ethnographie globale », qui essaye de saisir le déploiement du dispositif d’encampement à partir de différents terrains locaux. Ce projet est structuré en quatre parties, dont chacune réunit plusieurs monographies autour d’une même thématique ou de caractéristiques communes. Les deux premières parties ont un point en commun : elles traitent exclusivement des camps de réfugiés. Toutefois, elles se différencient en mettant chacune en avant une approche particulière pour aborder ce type de camps.

  • 4 Ce sigle désigne le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, présent sur l’ensemble d (...)
5La première partie insiste davantage sur la prise en compte du « temps long » dans l’étude des camps de réfugiés, ainsi qu’elle fait voir les effets de la permanence des populations dans ces espaces. Cette présence prolongée permet le redéploiement de pratiques antérieures à l’arrivée dans ces espaces ; elle peut également être à l’origine d’un nouvel enracinement. C’est ce que montre Simon Turner dans son étude sur Lukola (Tanzanie), camp établi en 1994 pour accueillir des réfugiés burundais hutus fuyant les Tutsis depuis les années 1970. L’auteur montre le développement d’activités politiques clandestines malgré leur interdiction par les gestionnaires humanitaires du camp (le HCR4 et des ONG). Il s’agit pour ces réfugiés de s’organiser autour de deux organisations concurrentes, interprétant, chacune à sa manière, le conflit burundais. Pour sa part, Manuel Hertz s’intéresse aux réfugiés sahraouis installés près de la commune de Tindouf (Algérie), suite à l’occupation marocaine et mauritanienne du Sahara dans les années 1970. Les camps sahraouis ont la particularité de ne pas être contrôlés par les humanitaires, ni par l’État algérien, mais par les réfugiés eux-mêmes. C’est plus précisément la « République arabe sahraouie démocratique », créée en 1976, qui gère de manière autonome l’ensemble de ces territoires. Hertz montre comment la « préfiguration » d’un État sahraoui s’est constituée progressivement, tout en devenant tangible par des constructions urbanistiques (hôpitaux, écoles, etc.).

  • 5 L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-O (...)
6Dans la partie suivante, l’étude des camps de réfugiés est réalisée au travers d’un prisme spatial. Les auteurs abordent notamment les liens du camp avec son environnement, ainsi que ses transformations urbanistiques. Bram J. Jansen montre, par exemple, que le camp de Kakuma (Kenya), mis en place en 1992 pour accueillir des réfugiés soudanais, est devenu progressivement un foyer économique pour la région dans laquelle il se situe. L’auteur rend compte du développement d’une « zone grise » commerciale dans laquelle les marchandises et les hommes transitent, en détournant les autorisations officielles. À son tour, Nicolas Puig revient sur la reconstruction du camp de Nahr al-Bared (Liban), accueillant des réfugiés palestiniens depuis 1949. Le camp a été détruit en 2007, suite aux affrontements entre l’armée libanaise et un groupe islamiste, puis a été reconstruit par l’UNRWA5 en 2009, suite à la mobilisation de ses anciens habitants – très attachés affectivement à « Bared ».

7La troisième partie s’intéresse aux camps de déplacés internes, crées suite à des catastrophes naturelles ou des crises politiques. François Gemenne examine, par exemple, la gestion par l’État japonais des déplacements causés par le tremblement de terre de 2013. Alors que les évacués du tsunami ont été relogés ou mis « à l’abri » de manière ordonnée, cela n’a pas été le cas pour les évacués de l’accident nucléaire de Fukushima. Les autorités japonaises ne s’attendaient pas à un tel accident, ce qui s’est traduit par un traitement improvisé et inégalitaire. Pour sa part, Stellio Rolland relate la situation des personnes déplacées par le « conflit interne » en Colombie, notamment à partir du campement de Paravando. Installés dès 1996 et soutenus par l’Église catholique et des ONG, les desplazados se sont mobilisés afin d’obtenir des droits territoriaux et de préserver leurs « communautés » des affrontements entre l’armée colombienne et la guérilla.

8La dernière partie réunit les camps de rétention, les camps auto-établis et les camps de travailleurs. Il s’agit de regrouper ces endroits, a priori très différents des camps de réfugiés et de déplacés mais qui permettent de penser l’encampement comme un phénomène global et caractérisé par le cantonnement des migrants. Tristan Bruslé présente son enquête portant sur le camp de travailleurs népalais au Qatar. L’auteur s’intéresse à la description de ces espaces gérés par des entreprises privées et construits dans une perspective purement fonctionnaliste, de même qu’à la gestion par ces travailleurs de leur vie quotidienne et de leur intimité dans ces lieux. Pour sa part, Louise Tassin retrace l’histoire et les transformations du « centre de rétention » de Lampedusa (Italie), existant depuis 1998, afin d’interroger la banalisation de cette forme de confinement des étrangers en situation irrégulière dans l’Union européenne. À son tour, Sara Prestianni décrit la « jungle pachtoune » de Calais, campement crée par les exilés afghans, suite à la fermeture du centre de Sangatte en 2002. Il s’agit d’un espace auto-organisé par ces exilés, qui leur sert comme refuge le temps qu’ils réussissent à passer en Angleterre. Toutefois, ces « jungles » sont menacées de destruction par la police, de manière constante. Ce dernier aspect s’apparente à celui des « campements illicites » en région parisienne. Martin Olivera revient sur l’histoire du Hamul (Saint-Denis), un bidonville de migrants « Roms », détruit en 2010 après dix ans d’existence.

 9Il faudrait également ajouter que plusieurs textes du corpus insistent sur la capacité de ces migrants (qu’ils soient réfugiés, déplacés, sans-papiers, etc.) à « habiter » ces « camps ». Autrement dit, ces textes analysent l’encampement non seulement comme un dispositif de domination, mais aussi au travers des possibilités de résistance ou d’autonomie des personnes qui peuplent ces espaces. Par ailleurs, de nombreux textes montrent que ces lieux – réunissant des migrants, des humanitaires et des agents des pays d’accueil – possèdent souvent un fort caractère « cosmopolite ». Enfin, le lecteur ne trouvera pas ici une analyse comparative entre les différents types de camps identifiés par l’auteur dans l’introduction.[...]»

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