quarta-feira, 22 de abril de 2015

La face noire de la mondialisation | Immigration clandestine, entre compassion et action

«Sauvons donc toutes les vies que nous pouvons, mais agissons enfin pour débrancher l’aspirateur criminel qui les met en danger

immigration


Des drames humains abominables se déroulent au quotidien à nos frontières. Noyades organisées de migrants en Méditerranée, jungles mouvantes et reconstituées à Calais, flux continus aux limites territoriales de l’Europe.

En Italie, en Grèce, en Allemagne, en Turquie, en France,… Partout une immigration du désespoir submerge les limites d’une Europe qui a décidé de ne plus avoir de frontières.
Michel Rocard l’affirmait déjà il y a longtemps : “La France ne peut accueillir toute la misère du Monde, mais elle doit en prendre sa part”. On pourrait sans peine la dupliquer pour une Europe qui paie son histoire coloniale et son absence totale de politique migratoire.

La réalité de l'immigration clandestine


Derrière les sauvetages ou les discours larmoyants, on oublie trop souvent l’implication d’organisations criminelles qui ont parfaitement compris que les dispositifs de protection des supposées frontières maritimes de l’Union, “Mare Nostrum” puis “Triton”, servent d’abord d’outils de fin de traversée pour les migrants abandonnés à leur sort dans des bâtiments de fortune, délibérément sabotés ou enfermés à fond de cale et sabordés.

Comme le rappelait avec lucidité Fabrice Leggeri, patron de Frontex, l’organe européen de défense des frontières dans ‘Le Figaro’ : “Les pays de l’Union Européenne ont confié à Frontex une mission de contrôle des frontières et de surveillance maritime. Le secours en mer, c’est une autre affaire : c’est du ressort des États. L’Italie l’a fait en 2014, avec son opération militaire Mare Nostrum. Quelque 170 000 migrants ont ainsi été récupérés et débarqués en Italie.

Oui, il faut porter secours à ceux qui sont en danger. Oui, il faut accorder le droit d’asile à ceux qui seraient menacés s’ils étaient renvoyés chez eux, en Syrie, en Somalie ou en Érythrée. Mais il y a un troisième impératif, contradictoire : ne pas faire le jeu de trafiquants impitoyables, prêts à forcer les migrants à s’embarquer avec un fusil-mitrailleur pointé dans le dos.
Le problème s’est aggravé, avec une hausse de 50 % des passages sur le premier trimestre 2015. Mais il a aussi changé de visage. Les migrants qui empruntent la route libyenne viennent désormais d’Afrique subsaharienne, et d’Afrique occidentale francophone. Et non plus de Syrie ou d’Irak.

La Libye joue le rôle d’‘aspirateur’ pour le reste de l’Afrique. La plupart sont des migrants ‘économiques’, qui peuvent et doivent être renvoyés chez eux. Ils sont plusieurs centaines de milliers, c’est le chiffre considéré comme le plus réaliste. L’an dernier, des sources italiennes avançaient 500 000 sans doute, 600 000 peut-être.”

Le choix de la real politik


Il va donc falloir enfin choisir entre l’hypocrisie habituelle des annonces de fermeté, et la réalité de l’impuissance sur le terrain. La garantie illusoire de Schengen face à l’ouverture de Maastricht. La libre circulation ou le contrôle.

Il est impossible de poursuivre deux politiques aussi contradictoires sans risques majeurs. Partout en Europe, les mouvements racistes ou xénophobes progressent électoralement et culturellement. Mais cette fois-ci, ce n’est pas en s’adressant aux basses passions mais à la raison de celles et ceux qui se rendent compte de la réalité des processus en cours.

On ne peut déréguler la finance et s’étonner qu’elle en profite. On ne peut non plus supprimer les frontières et condamner le flux.

Soit l’Union décide enfin de mettre un terme au désordre créé un peu partout après les “révolutions arabes”, et la real politik retrouve sa place – ce qui implique de restaurer des États que nous avons nous-mêmes contribué à détruire –, soit il va falloir considérer que cette colonisation du désespoir impose une obligation d’intégration culturelle forte en Occident.

C’est-à-dire affronter les poncifs de celles et ceux qui ont poussé aux interventions militaires ou politiques qui ont créé les problèmes que nous devons affronter désormais.

Au prix des vies sacrifiées depuis la chute des dictateurs, il va falloir enfin regarder la réalité en face et se demander si l’après n’est en fait pas pire que l’avant…
Il est possible qu’en posant de mauvaises questions, nous ayons imposé d’encore plus mauvaises réponses.

Nous ne sommes pas seulement les victimes des drames en cours. Nos États en sont aussi des complices, parfois très actifs.[...]»

Lert mais...

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